Un an d'échange à l'Illinois Institute of Technology of Chicago, ou lorsque le petit marseillais se rend au pays de l'oncle Sam et de Burger King... Au fan de pied il est pas fada ce minot?! Peuchère, à aller tchatcher avec les Ricains pendant un an, il va nous revenir complètement chèvre. Enfin, lui au moins il se cague pas!

vendredi 31 octobre 2008

Homo Radius Estrangeus

Si vous vous êtes précipités aujourd'hui sur le blog, c'est peut-être parce que je vous avais dit que je mettrais un article de folie sur la soirée Halloween de Chicago. Si c'est le cas, je suis désolé de vous dire que vous allez être déçus.
Vous l'avez compris à présent, je ne suis pas trop soirées et blingbling. Je préfère la montagne à la ville, ma tente entre deux sommets plutôt qu'une chambre d'hôtel et la compagnie des marmottes à celle d'humains imbibés. Oui, vous pouvez le dire: je suis un associable. Mais aujourd'hui c'était le 31 octobre, donc c'était Halloween. Avec toutes les décorations
de la Sodexo, toutes les citrouilles taillées par les étudiants, et tous les "I am in hurry to be Friday evening", je pensais que Halloween serait quelque chose de terrible et j'étais prêt à me coucher tard pour aller voir.
Le ton avait d'ailleurs était donné dès le lever du jour avec des déguisements en cours, des déguisements à la cantine, des déguisements dans les rues... Ca partait fort. Avec des copains on a donc décidé d'aller manger à China Town, dans un restaurant chinois, évidemment, et puis d'aller traîner en ville histoire de voir "Halloween à Chicago". Le restau chinois était parfait. Je dois vous dire que je n'y suis pas allé avec des novices de mon genre mais avec des experts: un Malaisien dont la mère est ch
inoise et deux Américains d'origine chinoise. Ils m'ont donc conduit au bon endroit et ont choisi les bons plats. La salle était silencieuse, les serveurs très professionnels et les nappes et les couverts impeccables. Je ne vais pas souvent au restaurant (enfin si , je vais au restaurant scolaire tous les jours, mais bon...), mais celui-là était vraiment très bien.
Avec notre gueuleton, on a pris la red line en direction du downtown. Mais notre déception fut grande à la sortie de la bouche de métro. Les rues étaient aussi calmes qu'un jour ordinaire. La seule différence étant que 10% de personnes que l'on croisait était déguisées. Mais à part ça rien de sensationnel... Alors peut-être étions nous sur place un peu tôt (il était 22h), mais je ne pense pas.

Il semble en fait qu'il y ait deux Halloween. La première Halloween est celle que nous connaissons en France, celle des enfants, celle qui rime avec citrouille, squelette, mort, bonbons. La seconde est celle des adultes et est plus orientée... Sexe!

Les déguisements adultes n'ont en effet rien à voir avec les citrouilles, la mort et autres idées macabres. Tous les déguisements sont autorisés: joueurs de baseball, cowboys, grappes de raisins, princesses, plombiers... Mais surtout allumeuse, salo.., péta.. (non, non, pas pétard, l'autre), cocho.... (oui, féminin de cochon)... C'est hallucinant! Les Américains sont très puritains. "What, someone said sex? What, breast? Ass?! Oh my godness, I have to ogo to the church!!" Mais après c'est la débandade complète. Les filles (je devrais même dire les jeunes femmes) se trimbalent à moitié nues dans les rues, cherchant les garçons (les jeunes hommes) du regard, se faisant peloter dans tous les sens par n'importe qui. C'est du délire. Il faut le voir pour le croire. Il semble en fait que Halloween soit un prétexte pour les adultes pour s'envoyer en l'air.

Je dois dire que les petits, ou plutôt les gros, derrières de ces demoiselles sont chanceux cette année étant donné qu'il a fait très chaud aujourd'hui, aux alentours de 15°C (pour info il faisait -3°C il y a deux jours). Il doit vraiment falloir avoir le feu aux fesses pour pouvoir se trimbaler dans ces tenues si les températures sont un peu plus sérieuses! Là que
j'y pense, c'est peut-être d'ailleurs parce qu'elles ont toutes le feu aux fesses qu'il fait si chaud...
Enfin, je ne me plaindrai pas des températures étant donné que cela a rendu notre petite escapade nocturne bien plus agréable que s'il avait fallu lutter contre le froid pendant 2 heures.

Ce que je retiendrai de cette virée en centre ville est que l'on peut voir des hommes évoluer en toute liberté dans un vivarium, ce qui est très rare de part le monde, mais assez commun à Chicago. Les animateurs de radios et télévisions sont en effet derrière un quintuple vitrage blindé qui les laisse à la vue des passants. Le meilleur dans l'histoire c'est que si vous pouvez les voir, eux aussi peuvent vous voir. Donc si vous leur faites coucou ou alors si vous faites une bonne grimace, ils vous rendent la pareille sitôt la caméra tournée et le micro coupé. Assez marrant. Certains scientifiques font des thèses du style "Étude de l'influence de la variation de luminosité sur la reproduction des crapauds de Birmanie élevés en captivité"... Je me demande si je ne vais pas me lancer dans un travail de grande envergure s'intitulant "Étude des réactions comportementales d'un animateur captif soumis aux grimaces incessantes des passants".



Je pense que si vous faites une grimace toutes les 2mn pendant 15 jours... Il craque


mercredi 29 octobre 2008

IIT: Initiation Infantile au Travail



Ah, en voilà un titre qu'il est bon! Et dire que jusqu'à ce soir 21h je n'avais pas de sujet d'article! Mais en sortant de cours, j'ai eu la chance de croiser la halte garderie.
Vendredi, c'est le 31 octobre et c'est donc Halloween. En France on ne fête pas trop Halloween. Les commerciaux ont bien essayé de mettre en place un "big event", histoire de faire des sous (costumes, bonbons et tout et tout), mais sans succès. Mais ici Halloween est une fête très importante. Je ne sais pas encore ce que nous réserve Noël, mais Halloween à Chicago ça vaut bien un Noël à Lyon ou à Marseille.
On va commencer doucement avec les maisons des quartiers aisées. La maison de ce cher Frank Loyd Wright, que je suis allé visiter il y a deux semaines, se trouve dans un des beaux quartiers de Chicago. C'est exactement comme dans les films: des séries de petits pavillons plus ou moins identiques, avec la petite allée en ciment entre les escaliers et le trottoir et une pelouse impeccable devant. Les brins d'herbe font tous la même taille et il n'y a pas une feuille sur la pelouse. A croire que les proprios sont en embuscade derrière leurs rideaux à guetter la moindre chute de feuille. Bref, des jardins parfaits. Sur la majorité des propr
iétés un panneau "Obama 08" (plus que 6 jours avant les élections!). Une ou deux pancartes affichent "Mc Cain". Si on s'en tient aux "pancartes jardins" Obama est président avec plus de 80% des voix! Mais jusqu'au 31 octobre, les rois des jardins sont les squelettes, fantômes et autres trucs macabres.
Les maisons sont en effet très décorées... Parfois même trop décorées! Il y a de partout les citrouilles et les toiles d'araignée, avec leurs araignées. Certaines maisonnettes ont aussi un squelette ou quelques fantômes. Les plus accros à Halloween vont jusqu'à installer des tombes sur leur pelouse! Je vous jure! Mais le plus rigolo de l'histoire c'est ce qu'il y a marqué sur les tombes. Une citation qui revient souvent est "RIPW" qui signifie "Rest In Peace W", W étant George W Bush. Tous les Américains ne sont pas pro Bush! Ou alors il ont une façon de le dire bien à eux! Voilà pour la première partie.
Passons maintenant à quelque chose de plus proche de moi: le campus de IIT. Vu qu'il n'y a pas d'appui de fenêtre, personne n'a de citrouille en démonstration. Pas de marque de la Fête nulle part sur le campus, excepté à la cantine! La Sodexo a supprimé les oranges, les pommes et les portions individuelles de beurre de cacahuète (pour que personne ne les emportent) mais ils ont fait de belles décorations dans le réfectoire: des citrouilles, Simpson, fantômes et autres âneries de partout. Le problème c'est que ce sont des bidules gonflables. Il y a donc des compresseurs qui tournent 24h/24h pour que les potirons ne deviennent pas comme le fromage qu'ils foutent dans les sandwiches (ça vous donne une idée de la couleur, de la consistance et du goût de leur cheese). Il y a sur un mur de la cantine un tableau sur lequel on peut mettre ce que l'on aimerait manger, ce qui nous a plu, ce qu'on a trouvé vraiment dégueu.... J'ai bien envie de leur faire un petit calcul comparatif entre l'argent dépensé pour gonfler les citrouilles et l'argent qui
pourrait être dépensé pour acheter des pommes!
Enfin, le plus drôle dans l'histoire c'est que tel est pris qu'il croyait prendre. Explication. Il y a à l'endroit où on pose nos plateaux une toile d'araignée (une fausse évidemment, crétin!) avec plein d'araignées (elles aussi fausses, t'imagine sinon). Mais petit à petit les araignées disparaissent! Il y en avait peut-être 12 en fin de semaine dernière et il n'y en a plus que 2 ce soir! Elles sont juste attachées par un fil. Un malheureux petit accrochage en allant mettre son plateau et hop! l'araignée est dans la poche! On va peut-être recevoir un mail de IIT Public Safety pour nous dire que la Sodexo a porté plainte contre X pour vol d'araignée avec préméditation et mise en danger des finances de l'entreprise!
On enchaîne à présent avec ce que j'ai vu ce soir. En rentrant de cours,
j'ai croisé dans le hall principal du MSV, un petite vingtaine d'étudiants assis par terre avec chacun une citrouille et une petite cuillère, en train de faire "l'activité potiron". Jusque là rien de bien méchant. Mais ce qui m'a surpris c'est qu'il y avait deux gars du housing office qui étaient là pour les surveiller. Alors soit c'était pour éviter que quelqu'un ne parte avec une citrouille sous le bras, soit pour éviter un bataille générale à coup de citrouilles. Dommage, ça aurait pu être marrant!
Voilà, je finirai par une petite gouaille pamphlétaire à l'égard de Skyppi, qui n'a rien compris au film et qui s'est acheté un potiron pour faire de la soupe. T'as de la chance que les gars du housing ne t'aient pas vu parce que sinon tu aurais eu droit à une plainte pour "citrouillicide volontaire"! (Ps: tu me la feras quand même goûter ta soupe, hein
?)

Fin de la fin: je vous ferai un petit article samedi pour vous
raconter ma sortie de la nuit de vendredi dans les rues hantées de Chicago. Promis, juré, craché.



24h/24h, 7j/7j...


Avant Halloween





lundi 27 octobre 2008

La trousse



Les jours se succèdent et se ressemblent... Exceptés au niveau des températures. Il fait en effet de plus en plus froid. Les visages rougissent petit à petit et le campus est de plus en plus désert. Mais sorti de ça, tout va bien.
Ce soir Skyppi m'a appelé pour prendre part à l'International Fest de IIT. Chaque communauté étrangère organise un petit show. Comme ils n'étaient que trois Français, ils m'ont appelé et je suis allé à la répétition. On ne peut que s'améliorer! Je vous reparlerai de ça plus tard, c'est promis.
Pour le moment j'aimerais vous raconter l'épisode de la trousse. Je ne vous parle pas de la trousse de toilette que tout le monde utilise pour aller se doucher, ni de la trousse à maquillage de ces demoiselles, mais de la trousse scolaire, celle où on range les stylos, les ciseaux, la colle, les pompes (mais il faut bien les cacher pour pas se faire prendre)... Et puis tout un tas d'autres trucs dont on ne connaît ni l'origine ni parfois l'utilité. La trousse est une vraie boîte à trésor. Et puis c'est aussi un élément précieux pour faire des blagues aux copains. Avec une trousse on peut faire des trucs terribles du style écrire "FUCK" sur le côté tableau, comme ça quand le prof regarde vers le copain il lit le gros mot et puis ça fait plein d'histoires du tonnerre. Non vraiment la trousse c'est une invention géniale!
En France, tous les élèves et étudiants (ou du moins la grande majorité) possèdent leur trousse. Il y en a des grandes, des petites, des grosses, des maigres, des neuves, des vieilles, des belles, des moches, des propres, des sales... Mais tout le monde à la sienne, et généralement on peut dire "tel(le) élève telle trousse". Lorsque vous êtes un étudiant français, la première chose que vous faites en rentrant en classe (après avoir fait le coup du toctoc sur l'épaule de votre camarade) est que vous sortez votre trousse. Certains ne sortent parfois même pas de feuilles, juste la trousse. Avoir la trousse sortie signifie "je suis prêt pour le cours".
Tout cela n'est pas vrai au USA. Ici personne n'a de trousse. Les élèves viennent avec un stylo bille dans la poche. Certains, sans doute les plus consciencieux viennent avec un critérium et un stylo bille. Enfin, il arrive d'en croiser avec un stylo bille, un critérium et une règle. Mais c'est très très rare. Si quelqu'un vous demande de trouver une Peugeot 206 à Chicago, ne lui répondez pas "autant chercher une aiguille dans une botte de foin" mais plutôt "autant chercher un étudiant américain avec un stylo bille, un critérium et une gomme"! Parenthèse close. Je suis donc le seul couillon à sortir ma trousse à tous les cours. Personne ne m'avait rien dit jusqu'à aujourd'hui. Mais voilà ce qui s'est passé.
Je suis arrivé ce soir au cours d'hydraulique 5 mn en avance, comme d'habitude. (Elève sérieux n'est-ce pas!). J'ai sorti mon notebook et ma trousse, comme d'habitude. Les autres élèves sont arrivés petit à petit, comme d'habitude. Le cours, soporifique au possible a démarré, dites le avec moi: comme d'habitude! Et puis tout d'un coup mon voisin m'a demandé pourquoi est-ce que je venais toujours en cours avec ma trousse. Le professeur d'hydraulique est un "vrai" professeur: un peu gros (pas de sport, que de la science), barbe et cheveux long (pas le temps de sortir du labo), lunettes (le nez collé sur des bouquins depuis 50ans), une vieille calculette que tu vois même plus le nom des touches (le top des années 50) et ronchon au possible (ça le fait chi.. de devoir enseigner à des "gamins"). Il vaut la boucler pendant son cours si l'on ne veut pas s'entendre dire "Do you have a question? So why are you speaking!" Je me risque néanmoins à répondre à mon voisin et je commence à lui expliquer qu'en France tout le monde a une trousse et que la mienne et formidable parce qu'il y a plein de trucs farfelus dedans et tout content je commence à lui sortir ma pièce de 5 cents, mon jeton de Puissance 4, le grelot de mon dernier lapin de Pâques... Et alors là, vous ne devinerez jamais ce qu'il me dit! "Yeah, that's cool man, but you look like a gay with your pencil case". "Quoi, what, gay, me?!? You mean gay, gay?" "Yeah"... Ah ben ça alors! Ça veut dire que depuis 2 mois il y a peut-être des gens qui me prennent pour un gay! Merci bien de me prévenir mec! En fait, le gars est Malaisien. Il m'explique qu'en Malaisie tout le monde a sa trousse. Lorsqu'il est arrivé à IIT il y a un an, il s'est pointé en cours avec sa trousse. Comme moi. Et puis un jour quelqu'un lui a dit que ça faisait "pédé", donc il a opté pour le mode américain commun: stylo bille un point c'est tout.
Je crois qu'il va falloir que je fasse pareil. Mais je ne vous cacherai pas que ça me chagrine de devoir me séparer de ma trousse. Ça fait bientôt 10ans qu'elle assiste à tous mes cours. Elle doit avoir une culture de fou. Et puis lorsque je m'ennuie pendant un cours je jette un petit coup d'œil dans ma trousse et je trouve à tous les coups quelque chose à faire: des porte-manteaux en trombones, des concours de "celui qui fait tourner la pièce le plus longtemps possible"... En fait je dois avouer que dans tout le contenu de ma trousse je ne me sers que de mon stylo bille, mon critérium et ma gomme. Mais, aller en cours sans ma trousse, ce serait un peu comme aller à la plage sans maillot. C'est con quoi! Mais je dirais que passer pour un pédé est plus que con, donc...
Maintenant que l'on est dans ce sujet, je vais en profiter pour répondre publiquement à la question que beaucoup de copains me posent, à savoir "alors elles sont comment les Américaines, tu t'es pas trouvé une copine?" (et puis en plus ça me permet de mettre une photo géniale pour finir mon article). Les Américaines, elles envoient du lourd. Je dirais même du très lourd. Dans les deux sens du terme. Il y a celles qui sont aussi hautes que larges (prétendants de moins de 100kg, s'abstenir) et celles qui traînent les night clubs habillées comme des... (durée de vie de la relation: 1h37mn07s). Entre ces deux extrêmes il a quelques "vraies" filles, mais je n'en ai pas rencontré beaucoup. Les perles sont rares de partout et je ne crois pas qu'il y ait un Eldorado
pour ça quelque part!



Ça fait un peu bouteille de Périer, ou Orangina. Mais le plastique a quelque peu fondu;-)

samedi 25 octobre 2008

Automne, histoire de feuilles


Il y a quelques années, j'étais dans le métro marseillais quand un gars est rentré dans le wagon et a demandé à un gamin s'il n'avait pas "une feuille". Le petit, serviable, lui a répondu par l'affirmative et lui a proposé des grands ou des petits carreaux... Drôle de tête du demandeur et moment magique "je parlais de feuilles pour rouler mec"... Je n'oublierai jamais!
Si je vous parle de ce souvenir, c'est parce que les feuilles américaines (feuilles blanches, copies, feuilles à rouler, feuilles des arbres, la totale quoi) sont vraiment différentes des feuilles françaises. Je ne dirai pas "des feuilles européennes" étant donné qu'il me semble que les copies allemandes sont différentes des nôtres.
Pour commencer, vous devez savoir que les Américains ont leur propre format. En France nous avons grosso modo deux formats de copies: le grand format ou le petit format. Ici ils ont le 8 1/2" x 11". Je ne vous ferai pas un cours sur les unités américaines aujourd'hui (peut-être un jour où je n'aurai rien de mieux à vous raconter) mais pour vous donner une idée c'est entre le petit et le grand format, mais plus proche du grand. Second point, les copies Claire Fontaine, si chères à Skyppi (http://nicopatch.canalblog.com/), proposent deux configurations: petits ou grands carreaux. Ici les petits carreaux sont presque des grands carreaux (encore la faute à leurs fucking units!) et les grands carreaux n'existent pas. Les feuilles ont juste des lignes. Troisième et dernier point, mais pas le moins important: les feuilles sont très très fines. Vous voyez les tranches de mortadelle (elle est morte Adèle) que vous vend le charcutier? Et bien pire. Pour reprendre les dires d'une mamie marseillaise que j'avais entendue dans le bus (ah les transports en commun!): "Elles
sont tellement fines que tu peux voir la Bonne Mère à travers!". Si vous n'avez pas lu cette citation avec l'accent marseillais, je vous prierais de bien vouloir le faire. Merci. Résultat des courses, vous ne pouvez écrire que sur le recto. Ce qui est super avec cette façon de procéder c'est que ça va deux fois plus vite lorsque vous relisez votre cours avant une interro!
C'est le contraire pour les feuilles à rouler. Je ne fumes pas (chui un vrai sportif moi!) mais Sanh, l'Insalien qui est à Chicago avec moi, aime bien se rouler un petite clope de temps en temps et il trouve que le papier à rouler américain est trop épais. En fait, si vous voulez rédiger sur du 90 grammes A4 il faut acheter des feuilles à rouler et les coller. Par contre si vous voulez vous rouler une cigarette, il faut acheter des copies et les découper... Ou alors vous pouvez vous faire une cigarette de 27 cm de long.
La majorité des photos présentes sur ce blog sont les miennes, mais quelques unes (dont celles accompagnant cet article) sont l'oeuvre de Sanh. Il faut dire que ce "petit" Insalien IF (génie informatique) est un doué de la photo. Vous cherchez l'appareil le plus petit possible? Lui se trimbale toujours avec un sac monstrueux pleins d'objectifs et d'appareils. Mais le résultat est superbe. Jugez-en par vous même: http://portfolio.sanhly.com/. Tous les Insaliens ne sont donc pas des bourrins de sport-études et les IF ne sont pas tous des geeks! Ca alors c'est une découverte!
Sinon, il commence à peler dur ici. Les températures passent maintenant sous 0°C la nuit. Les animaux sauvages de Willow Springs vont sortir leur grosse fourrure, les Chicagoans vont sortir leurs gros manteaux. En fait il n'y a que les arbres qui se dévêtissent pour passer l'hiver. Mais le strip tease qu'ils nous offrent est fantastique. Les couleurs changent de jour en jour et petit à petit le goudron noir des parkings est recouvert de feuilles aux couleurs et aux formes diverses et variées. Une oeuvre
d'art naturelle et éphémère qui méritait bien de figurer dans cet article. C'est bien connu, on garde toujours le meilleur pour la fin!





mercredi 22 octobre 2008

Un peu de culture n'a jamais tué personne

"La culture, c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale" (spéciale dédicace à mon pote Expo). C'est vrai, mais je dois vous dire que je n'ai pas grand chose à vous raconter de spécial ce soir (celui qui a dit "alors tais-toi" est dorénavant interdit de blog). Depuis le début de la semaine je suis allé en classe (ça c'est la classe comme dirait l'autre) et je ne pense pas que cela vous intéresse de savoir comment choisir une décision à partir de données statistiques ou alors d'apprendre à dimensionner les fondations d'un futur bâtiment sur un sol sableux. Par contre j'ai une longue liste de sujets que j'aimerais bien développer sur ce blog. Voici donc le programme des quelques lignes qui suivent: Windy City et Mc Cormick.
La plupart des grandes villes américaines ont un surnom. New York est aussi connue comme The Big Apple, Atlanta est L'Athènes du Sud, la Cité des Anges désigne Los Angeles, San Francisco est The City by the Bay, Boston est L'Athènes de l'Amérique... Chicago n'échappe pas à la règle. Le plus grande ville de l'Illinois est surnommée The Windy Ci
ty. Si je demande pourquoi ce surnom, il est certain que beaucoup vont répondre "parce qu'il y a du vent". Je dois vous avouer que j'aurais donné la même réponse il y a encore quelques jours de ça. Et puis le vent d'aujourd'hui n'est pas pour contredire cette opinion. Mais j'ai découvert sur internet (quel merveilleux outil qu'internet!) que Chicago tenait son surnom, d'une part à cause de son climat souvent venteux, mais aussi comme conséquence d'une de ses mésaventures passées. Je m'explique. En 1892, Chicago devait organiser l'Exposition Universelle. Les politiciens chicagoans avait annoncé avec grand bruit que l'inauguration de cette exposition se ferait simultanément avec l'anniversaire des 400 ans de la découverte des Amériques par Christophe Colomb. Mais en dépit des déclarations dithyrambiques des cols blancs, l'exposition ne fut pas prête à temps et fut inaugurée un an plus tard. La presse de New York donna donc à Chicago le surnom de Windy City, qui signifie à la base "qui brasse de l'air". Aujourd'hui, le sens premier de cette appellation est souvent inconnu et beaucoup de gens (dont vous ne faites plus partie à présent:-) pensent que Windy City vient seulement du climat de la ville.
Le second thème de la soirée est Mc Cormick. Je vous arrête tout de suite, Mc Cormick n'est pas le nom du nouveau burger de Mc Donald. Mais c'est une idée qui, je pense, pourrait permettre à Mc Do d'augmenter un peu son
chiffre d'affaires et à Chicago de voir son activité touristique augmentée. Non, avec les copains on se demandait qui était Mc Cormick étant donné que le bâtiment le plus célèbre du campus de IIT s'appelle Mc Cormick Tribune Campus Center, une des résidences, celle où je loge, est le Mc Cormick Student Village, il y a à Chicago le Mc Cormick Place (le plus grand centre de congrès d'Amérique du Nord), le musée Mc Cormick... Bref, tout un tas d'endroits Mc Cormick, mais pas des endroits du genre "Déchetterie Mc Cormick" ou "Station d'épuration Mc Cormick". On se disait donc que ça devait être un sacré type ce Mc Cormick. J'ai donc mené ma petite enquête (toujours sur internet) et voici ce qui en est ressorti (Skyppi, ce paragraphe t'est spécialement dédicacé).
Mc Cormick est un très ancien constructeur américain de matériel agricol (qui l'eut cru?). L'histoire commence en 1735 lorsque la famille McCormick immigre aux Etats-Unis, dans le comté de Cumberland, en Pensylvanie. Evidemment, papa Mc Cormick achète une ferme, comme la majorité des settlers de l'époque, et fait plein d'enfants, 7 au total. Parmi la marmai
lle, Cyrus Hall McCormick, né en 1809, qui à l'âge de 22ans reprend la conception de la moissonneuse imaginée de son père. Après de nombreux essais et mises au point, il en dépose le brevet en 1834. Cette merveilleuse machine remporte un certain nombre de prix en Grande Bretagne, France, Allemagne , Autriche... La moissonneuse se vend par milliers et la marque Mc Cormick devient célèbre à travers le monde. Mc Cormick s'associe alors avec tout un tas de gens et finit par installer ses bureaux et ses usines dans la seconde ville des Etats-Unis de l'époque: Chicago. Après avoir connu des hauts et des bas, la marque est aujourd'hui toujours présente sur les marchés. Les usines Mc Cormick de Chicago sont aussi connues pour le dénouement sanglant (6 morts, 50 blessés, ça rigolait pas) de la grève des ouvriers qui a eu lieu en 1886 pour réclamer la journée de travail à 8 heures.
Voilà, vous en savez autant que moi. Si un jour vous croisez une moisonneuse Mc Cormick, vous connaîtrez l'histoire de la marque. Et puis si vous venez à Chicago, ne vous étonnez pas de tous ces Mc Cormick par ci, Mc Cormick par là. Mais ne demandez pas un Mc Cormick chez Mc Do!


Le MTCC de jour, il y a quelques semaines (les arbres n'ont presque plus de feuilles maintenant)


lundi 20 octobre 2008

Franck Lloyd Wright's studio


Hier il faisait un temps du tonnerre: grand soleil, frais, un peu de vent... Un temps à sortir de chez soi, que l'on ait quelque chose à y faire ou pas. Personnellement, vu que tous mes examens de mi-semestre était passés, je n'avais rien à faire chez moi et j'avais décidé d'aller faire un tour sur le Lake Shore Path histoire de voir un peu comment c'est avec du vent. Samedi la forêt, dimanche la mer (enfin le lac, mais je vous promets qu'on dirait la mer), c'était parfait.
A midi, j'ai retrouvé Skyppi et Ronny (aus Deutschland) pour subvenir ensemble aux besoins de nos estomacs respectifs (pour bouffer quoi). J'attendais le moment opportun pour leur proposer ma petite promenade côtière mais Skyppi m'a devancé. Il avait trouvé dans son bouquin sur Chicago que l'on pouvait visiter la maison, le bureau et les oeuvres de Franck Lloyd Wright.

Personnellement, je n'avais jusque là jamais entendu le nom de ce type. Sûrement pas un joueur de première division, ou alors un remplaçant qui a passé son temps à couper les citrons sur le banc. Je pose donc la question "Who is he?". Ronny et Skyppi manquent alors de s'étouffer. Ils en perdent leur anglais: "Quoi? What? You do not sait who il est?". Ben non, désolé... Il paraît que c'est un architecte super connu qui a fait des tas de trucs terribles et qu'il faut absolument que je vienne avec eux pour voir ça. En fait, je dois vous dire que Skyppi en connaît un rayon sur le génie civil et l'architecture (ce qui est super pour moi, parce que je peux lui poser plein de questions:-). Il connaît donc Franck Lloyd Wright. Ronny est de la même fibre, mais en plus il fait des études d'architecture. Alors évidemment il connaît tous les architectes par coeur. Moi, je peux m'orienter dans la forêt (peut-être pas aussi bien que le Coupat, un des meilleurs orienteurs Français, mais bon, j'arrive à ne pas me perdre), je peux aussi jouer au volley, faire des voyages monstrueux à vélo et plein d'autres trucs plus terribles les uns que les autres, mais je dois avouer que les architectes c'est pas mon fort. J'ai donc accepté de les accompagner.

Nous voilà donc partis pour un neiborhood plutôt sympathique au nord de Chicago. Les couleurs des arbres étaient magnifiques, même si un peu sur la fin. On arrive devant la boutique où on peut acheter les tickets pour le "tour guide". Il va d'ailleurs falloir que l'on m'explique pourquoi est-ce que la répartition des prix est toujours à peu près la même: gratuit pour les moins de 3ans, 6$ pour les 4 à 16 ans, 8$ pour les 17 à 20 ans, 12$ pour les 21 à 64 ans, 10$ pour les plus de 65 ans. C'est vrai, pourquoi est-ce que les enfants paieraient moins cher? Dans la maison de l'artiste il ne faut pas toucher et être calme. En général les enfants touchent à tout et sont turbulent. Ils devraient donc payer plus cher! Pourquoi est-ce que les plus de 65 ans un rabais? Ils ont une retraite et puis en plus ils posent plein de questions, ce qui fatigue le guide! Non, sincèrement, je ne comprends pas. Le guide parle et tout le monde entend la même chose. Une oreille de jeunes ne consomme pas plus qu'une oreille de vieux ou qu'une oreille de minot non? Enfin, on a déboursé chacun 12$, plus 4,50$ pour Ronny qui a acheté la carte du quartier avec toutes les bâtisses dessinées par ce cher Lloyd. Tiens, paye tes études d'archi!

Comme la visite était à 15h40 et qu'il était 14h, on a décidé d'aller faire un tour dans le quartier pour voir un peu la gueule des maisons. Si samedi j'ai marché plusieurs miles sans que cela ne me procure aucune douleur, l'heure et demi passée à flaner dans le quartier du fou (oui, parce qu'il était pas tranquille ce gars) m'a démonté le dos. En plus, samedi j'ai vu des biches, des lacs, des oiseaux... Des trucs biens quoi. Là, on a vu des maisons. Mais attention les maisons!

A Marseille on a la Cité Radieuse, dessiné par Le Corbusier (le fada, comme dise les Marseillais). Hé bien à Chicago ils ont les maisons du quartier de Oak Park, dessinées par Lloyd. En fait je ne sais même pas si je peux appeler ça des maisons tellement le concept est farfelu. Rien n'est simple. Tout est biscornu, vrillé, rallongé, étiré... On dirait que le gars a cherché à rendre le travail des ouvriers aussi difficile que possible. Je ne suis même pas sûr qu'il avait compris à quoi devait servir une maison.
Sérieux! Pour vous donner quelques exemples, parmi tant d'autres, le grand truc beige sur le toit de la maison en photo est la cheminée. Je ne suis pas sûr que vous puissiez le voir, même en agrandissant la photo, même le rebord des fenêtres est compliqué, et que dire des piliers de la rambarde.
Mais c'est comme dans les procès où l'accusé est disculpé pour cause de folie. Je crois que l'on peut pardonner à Lloyd l'excentricité de ses maisons parce qu'il ne devait pas être seul dans sa tête lui. Pour vous donner une idée, il a habité près de 30 ans dans la même baraque et il a en moyenne, durant toute cette durée, effectuer un changement toutes les deux semaines. Mais pas un changement style "je déplace le vase" ou "je change le porte-manteaux de place". Non, non, des trucs du genre, "je jette tout le mobilier de la cuisine (fait sur mesure) et j'en redessine un autre (qui sera fait sur mesure aussi)" ou alors "je mure cette fenêtre pour donner un style à la pièce" ou encore "je rajoute une cloison pour diviser cette pièce en deux"... Bref, un fou. Et un dictateur en plus!

Il avait des architectes qui travaillaient pour lui (je me demande d'ailleurs comment des gars ont accepté de faire des trucs aussi immondes, j'espère qu'ils ne le faisaient pas exprès et qu'ils étaient bien payés). Pour être sûr que ses employés ne regardent pas par la fenêtre, Lloyd avait placé les ouvertures à 2m30. Pour contrôler les pauses pipi de ses archis, il avait fait une ouverture entre son bureau et le couloir qui menait aux toilettes. Le revers de la médaille, c'est qu'il devait profiter de toutes les odeurs et tous les concerts!

On est donc rentré vers 18h, morts de n'avoir pas fait grand chose, si ce n'est regardé les bêtises d'un gars et visiter son appartement. A ce sujet, si des personnes sont intéressées par la visite de ma chambre à Marseille, je pourrais vous faire le guide, et si vous me faites un résumé de mon blog et bien ce sera même gratuit!

Non, sincèrement, je dois avouer que j'ai appris des choses et que je me suis couché moins bête. Mais quand même, tout cela ne serait peut-être pas arrivé si je n'avais pas attendu "le moment opportun", si je n'avais pas pris pour argent comptant le proverbe: "c'est quand le blé est mûr qu'on le fauche". Si l'auteur de cette petite citation est un copain à vous, je vous conseille de lui dire de m'éviter parce que si jamais je lui tombe dessus il va m'entendre... Ou plutôt il va aller assister à la visite du Franck Lloyd Wright's studio un jour d'automne où il fait super beau. Non mais sans blagues!


samedi 18 octobre 2008

Willow Springs Forest Preserve


Chicago c'est 2 873 790 habitants (3ème plus grande ville des États-Unis), une superficie de 606 km² (mais l'agglomération de Chicago compte 9 785 747 habitants et s'étend sur 28 163 km²), un PNB de 390$ (si Chicago comptait comme un pays il serait la 18ème puissance économique du monde), un aéroport (O'Hare) qui voit passer chaque année 76,5 millions de passagers, un trafic portuaire de 25 millions de tonnes par an, le lieu de convergence de 5 autoroutes interétatiques... Mais au milieu de tous ces chiffres "béton" je peux maintenant ajouter un chiffre vert: 68,000 acres de forêt (soit 27 518 km²). Cet espace de verdure ne se trouve en fait pas complètement dans la commune de Chicago mais est à cheval sur différents territoires. Situé à quelques 20km du centre ville de Chicago, Willow Springs Forest Preserve est un écosystème surveillé et protégé dans lequel les citadins peuvent venir pratiquer course à pied, vélo, pêche, randonnée... J'avais remarqué cette tâche verte sur Google Earth et je voulais aller voir ce qu'il en était. La météo de ce samedi 18 octobre étant ensoleillée et fraîche, j'ai donc pris ce matin la direction de Willow Springs.
Etant donné que je n'ai ni voiture ni vélo, deux heures m'ont été nécessaires pour enfin me retrouver au pied des premiers arbres. Mais c'est deux heures n'ont pas été de tout repos. Pour rejoindre Willow Springs, j'ai tout d'abord pris la Red Line jusqu'à Roosvelt, puis la Orange Line jusqu'à Midway Airport. Jusque là tout allait bien. Mais c'est pour trouver le bon bus entre Midway et Willow Springs que les choses se sont compliquées.
Lorsque je suis sorti du train, j'ai suivi le flot et je suis arrivé devant les arrêts de bus. Première constatation: il n'y a pas de bancs. Deuxième constatation, il n'y a pas d'horaires. Comme il y a du monde à mon arrêt, je me dis que le bus ne va pas tarder. Mais 5 bus passent en fait à cet arrêt. Evidemment, celui que j'attends tarde à passer. Je demande donc à la chauffeuse du bus suivant si le 379 va passer "I do not know. You have to wait and go out, I have to go". Sympathique.
Voilà enfin le 379 qui pointe son nez. Je demande à la chauffeuse si elle va bien
à Willow Springs _"What Willow Springs? I do not know what it is. I go to Justice." Comment ça "to Justice"?! Je sors ma carte, je lui montre où je vais et où son bus passe. "Ah yes, so I go to Willow Springs". Banane va!
Me voilà donc dans le bus entrain de surveiller la direction pour savoir quand descendre. Mais au bout de 30mn la "charmante" conductrice me dit "Hey, you, if you want to go to Willow Springs you have to drop of here". Ah bon, je pensais que j'avais encore un peu de temps. On vient tout juste de tourner plein sud. Mais je m'exécute sans rien dire, faisant confiance au chauffeur. Mais après 2mn sur le trottoir, je comprends qu'elle n'avait rien compris et qu'il fallait en effet que je descende près de 2 miles plus au sud. Je suis alors très en colère. Vu qu'il y a un bus tous les 4 matins du mois, je suis obligé de longer la route pour atteindre ce foutu parc. Les chauffeuses sont vraiment aussi grâcieuses que ce que leur conduite et souple, aussi serviables que ce que leur mastication de chewing gum est distinguée! J'ai pendant longtemps voulu intitulé cet article "Fucking Bus Drivers". Mais tous les chauffeurs ne doivent pas être comme ces deux là, et puis je ne les laisserai pas gâcher mon plaisir.
Bref, j'ai trouvé le départ d'un sentier sur les coups de 11h30. Sans carte ni boussole, je me suis engagé la dedans. Let's see what happens. Les premiers miles sont très bruyants, le sentier longeant une highway. Je dois d'ailleurs dire que le silence est quelque chose de très rare. Si vous n'êtes pas à proximité d'une route, ce sont les avions de l'aéroport de Midway qui se chargent de vous rappeler que Chicago n'est qu'à 20km. Ceci dit, pour une petite promenade du dimanche, le sous bois est vraiment sympathique et les chemins très agréables. Mais je crois que ce genre de terrain se prête surtout au VTT. Plat avec quelques bosses, une alternance de petits chemins sinueux et de pistes roulantes, quelques ruisseaux traversables à gué, pas grand monde... (Ca te plairait Chris
tophe!).
Enfin, comme l'accès motorisé est interdit et qu'il y a de l'eau, marcher en silence permet de faire des rencontres insolites. J'en ai fait l'expérience après une petite demi-heure de marche. J'étais encore en train de pester contre ma chauffeuse lorsque j'ai entendu du bruit dans les fourrés sur ma droite. Je m'arrête et qu'est-ce que je ne vois pas?! Trois biches en train de se demander ce que ce bipède tout de rouge vêtu vient faire sur leur territoir. Elles étaient à quelques mètres de moi! Elles m'ont fait leurs yeux de biche et je crois que c'est pour ça que j'ai décidé de ne pas trop m'en prendre aux chauffeuses de bus dans mon article.
Après 1h30 de transport en commun ce soir, fatigué et le visage en feu (il faisait tout juste 10°C et j'ai un peu pris le soleil en sortant de la forêt ce soir), j'ai retrouvé mon campus et les homo studientus qui le peuplent. C'est vrai que Willow Springs n'est pas à côté, mais il n'y a pas à dire, ça fait du bien! Il paraît que durant l'hiver on peut faire du ski de fond là-bas. Il se pourrait donc que j'y retourne!




Fall Break... Peinard


De Willow Springs

vendredi 17 octobre 2008

Volley polonais

Mieć!! Après deux mois aux US, je n'ai toujours pas trouvé d'équipe de volley à intégrer... Et je commence vraiment à me demander si je vais pouvoir trouver ça. A partir d'un certain niveau, pratiquer un sport, pour moi le volley, prend du temps, mais il me semble que c'est une super opportunité pour rencontrer des Américains, découvrir leur culture de l'intérieur et pratiquer mon anglais.
A l'Illinois Institute of Technology of Chicago, le volley est un sport féminin. Mieć!! Les filles ont deux coaches, une page web, des sponsors, des fans... Jouer en petit short moulant attire. Il n'y a pas grand chose en revanche côté masculin. Avant mon départ, j'avais pris contact avec quelques "teams" de Chicago et avec la coach de l'équipe féminine po
ur savoir s'il y avait des volleyeurs à IIT. Elle m'avait répondu qu'il y avait bien une équipe masculine, mais qu'elle n'était pas très forte et m'avait donné le mail du président. Après quelques échanges informatisés, il m'avait semblé qu'il y avait bien quelques gars capables de jouer. Mieć!! Je suis allé une fois à l'entraînement et ce fut la déception. Pizda!! Les volleyeurs de IIT sont au volley ce que la bande à De Funès est à la gendarmerie! (Si votre mémoire vous fait défaut, regardez juste quelques extraits du "Gendarme à Saint-Tropez" et vous comprendrez). A les regarder jouer on croirait voir Pinpin et Lulu au camping des trois tritons. Les gars ne savent pas où se placer sur le terrain, ils ne sautent pas plus haut qu'un caramel mou, ils sont incapables de faire une passe de plus de 3 mètres et si l'on exprime la taille en centimètres et le poids en kilogrammes, certains ont un poids plus grand que leur taille (je vous jure j'exagère pas!). Pizda!! Il ne s'agit en fait pas d'une équipe mais d'une bande de copains qui se font plaisir deux soirs par semaine. J'ai donc décidé de recontacter les clubs chicagoans. Mieć!!
D'après ce que j'ai compris des quelques 8 mails que j'ai reçu, aucune équipe ne
s'entraîne vraiment. Pizda!! Elles sont regroupées par "league" et jouent les unes contre les autres les dimanches. Il y a évidemment différents niveaux, mais même pour le meilleur niveau (AA), les joueurs ne s'entraînent ensemble qu'une seule fois par semaine. Même si le fonctionnement est complètement différent de ce que j'ai pu connaître jusqu'à présent, il me semblait que ce serait bon de tenter le coup. J'ai donc répondu au mail d'un Polonais dont l'équipe s'entraîne le jeudi et hier je suis allé à l'entraînement... Enfin, au pousse babale de Tomek, Arkadius et Ciscek. Mieć!! Pizda!!
Déjà le gymnase ne se trouve pas à Chicago même mais à Des Plaines (à prononcer avec l'accent américain SVP). Pizda!! Comme il est inaccessible en transport en commun, un joueur m'avait donné rendez-vous vers 19h devant une station service. Il m'a fallu une heure de train pour rejoindre la "gas station". J'avais l'impression d'être dans un film.

Mi
eć!! Il faisait nuit, j'étais là, sous mon lampadaire (non, pas entrain de faire le trottoir, abruti!!) à attendre un Polonais. Il y avait des grosses voitures américaines qui allaient et venaient. Certaines s'arrêtaient à la station. La police est passée, sirène hurlante. Et puis une voiture s'est arrêtée devant moi et j'ai compris qu'il fallait que je monte. Mieć!! Je m'attendais presque à ce que le gars me dise: "règle n°1: on ne pose aucune question, règle n°2: on ne doit en aucun cas ouvrir le colis, règle n°3: si on enfreint une des deux règles précédentes, c'est mort" (Le Transporteur). Mais au lieu de ça, le gars au volant me dit "Hey, I am Tomek, nice to meet you". "OK, I am Benoît, nice to meet you too". Me voilà donc assis à côté de Tomek, la trentaine, Polonais d'origine. Après 15mn de highway on arrive enfin au gymnase. On entre, et là, première surprise: "8$ please". Quoi?!? 8$?!? Mais pourquoi?? Je suis là!! Oui, parce qu'il faut que je vous dise que l'an dernier je gagnais quelques sous en jouant au volley, mais je devais payer 8euros si je faisais péter un entraînement. Ici il faut payer pour jouer. Eh bien on aura tout vu. Pizda!! Je paye donc mes 8$. Et là, la dame au comptoir m'attrape la main et me foue un bracelet en papier jaune fluo, un peu comme un ornithologue bague fou de bassan à pieds bleus sur un atole perdu du pacifique. Qu'est-ce que c'est encore que ce truc?!? Pizda!! Il s'agit d'une preuve que l'on a bien payé. Il ne s'agit en fait pas d'un gymnase mais d'un complexe, avec un gymnase, plusieurs salles de fitness, un sauna, une piscine... Mais chaque activité est payante. Si vous voulez jouer au volley puis aller au sauna, il faut payer 8$ pour le volley (bracelet jaune fluo) et 10$ pour le sauna (bracelet vert)... Ils sont complètement chtarbés! Pizda!!
On arrive finalement dans le gymnase, et là, seconde stupéfaction: aucun américa
in. Que des Polonais, Russes et Ukrainiens. Ils sont facile à reconnaître parce qu'ils ont tous le même survêtement "à l'ancienne" remonté jusque sous les aisselles, ils font tous le même échauffement et les mêmes étirements... Et puis Pizda!! Mieć!!
Pas de coach. Je comprends aussi que dans les 8$ les ballons ne sont pas compris. Chacun amène donc sa balle. Il n'y a pas deux ballons pareils. Ça sent pas bon. Finalement, on m'intègre dans une équipe et on enchaîne 8 sets non stop contre la même équipe. Pizda!! Les gars parlent polonais entre eux et je ne comprends donc pas grand chose. Pizda!! L'intensité est égale à celle du tournoi de scrabble du dimanche après-midi d'un club de troisième âge. Mieć!! A la fin un des Popolska vient
me voir pour me donner un rendez-vous pour dimanche. "Sunday?!? What's goint on Sunday?". "Well, you play the tournament with us don't you?". "Heu, je crois que j'ai quelque chose de prévu dimanche, je vous enverrai un mail pour vous dire". Il est pas fada celui-là. S'il s'imagine vraiment que je vais aller passer mon dimanche à faire du pousse baballe avec sa bande de Polonais! Il se met le doigt dans l'oeil, et si j'avais un jumeau il rajouterai "je dirais même plus, il se met les deux doigts dans les deux yeux!". Mieć!!
Bref, je n'ai toujours pas trouvé de club de volley et je dirais presque que j'ai perdu ma soirée. En tout cas il est certain que j'ai perdu 8$. Quand vous faites du sport aux Etats-Unis, votre porte monnaie perd du poids plus vite que vous. C'est peut-être pour ça qu'il y a autant de gros!

Mais comme il faut positiver, je dirais que cette petite soirée passée chez les Polonais m'a permis d'accroître mes connaissances en Polonais. Suite à mon petit voyage à vélo à Saint-Pétersbourg avec mon père je connaissais déjà "tac", qui veut dire oui. Grâce à Arek, avec qui j'ai joué deux ans à l'ASUL, je connaissais "Pitchcu matre", que je ne vous traduirai pas, pour la bienséance de ce blog (pour vous donner une piste, "matre" signifie mère". Hier j'ai appris deux mots supplémentaires: "pizda" qui se rapproche de put... On s'est compris. Et "mieć" qui veut dire moi. Vous pouvez donc maintenant relire l'article en traduisant toutes les injonctions dispersées dans ce post. Il y aura une interro là-dessus dans quelques semaines!

PS: ici, avant chaque match de l'université ils jouent l'hymne américain. D'où la première photo.




mercredi 15 octobre 2008

Fall break

32 semaines de cours réparties en deux semestres de 16 semaines chacun, ces mêmes subdivisés en deux parties de 8 semaines... L'année scolaire américaine est donc partagée en 4, et nous venons de finir le premier quart. Déjà. Enfin, je ne vous cacherais pas que je suis assez content d'en avoir fini avec ce premier semi-semestre et les "mid term exams" qui vont avec. En plus, dans son immense bonté, l'Illinois Institute nous a donné le jeudi et le vendredi, nommant ces quelques jours de répis "fall break". Personnellement, j'appellerais plutôt ça "fall week end". Mais je ne suis pas "President Anderson". Je me contente de ce que l'on me donne, et je dois dire que je suis bien content de ne pas devoir aller en cours jeudi et vendredi. Mais tout de même, ils auraient pu nous donner une semaine complète. C'est vrai quoi!
Pour la majorité des étrangers en échange à IIT, Fall Break est l'occasion de voyager un peu. Les Nordistes (Suédois et Norvégiens) sont partis à Miami (ils viennent du froid et vont au chaud). La colonie espagnole a pris la direction de Washington (ils viennent du chaud et vont au froid)... Et les Français, hormis Sanh, qui s'est incrusté chez les Spanish, restent sur Chicago. Comment ça on est des flemards?? Perso j'ai fini mon mid term à 20h35 ce soir et je suis complètement HS. Enchaîner deux exams dans la même soirée; je suis sur les rotules. Partir demain matin t
ôt? Pourquoi pas, mais pour aller où? Les US sont immenses. Le moindre trajet vous prends une demi journée! Et puis il y a plein de choses à faire à Chicago, à commencer par déménager.
Je vous avais dit que j'avais reçu un mail du housing office. Je me suis donc pointé lundi matin avec mon formulaire rempli, mais avec l'intention de comprendre pourquoi est-ce que je devais change de chambre. Avec moi c'est la politique du "donnant donnant": je vous rends votre formulaire, mais vous m'expliquez le pourquoi du comment. J'ai donc posé la question à la forte dame du comptoir: pourquoi est-ce que IIT a cette politique de regroupement des étudiants? Réponse très engagée: IIT n'est pas la seule université à pratiquer de la sorte. Je reformule donc ma question: pourquoi est-ce que les universités américaines ont cette politique?! Réponse encore une fois très profonde: je ne sais pas, mais si vous voulez rester seul c'est possible, il suffit de payer 1634$ de plus. Ah, nous y voilà de nouveau: le dollar, évidemment! Si deux personnes habitent dans deux chambres, cela signifie qu'il faut chauffer et éclairer deux chambres. Mais si vous voulez économiser, mes chers responsables de IIT, commencez par mettre des minuteries dans les couloirs et les toilettes (zones éclairées 24h/24h, 7j/7j, 365j/365) et puis régulez mieux votre climatisation et votre chauffage! Enfin, je n'ai pas piqué ma crise. Je me suis contenté de lui demander s'il serait possible d'avoir la liste des gens seuls pour discuter avec eux et choisir le bon roomate (ça fait un peu agence matrimoniale, hein). Elle m'a donc sorti une feuille avec près de 30 chambres. _"Voilà, vous avez jusqu'à ce soir 17h". _"Pardon?!? Mais il est 11h30."_"Vous avez jusqu'à 17h"... _"Ouais ben c'est pas gagné! Surtout que j'ai mes mid terms à réviser moi!"_"Vous avez jusqu'à 17h". _"OK, OK, j'ai compris". Me voilà donc parti à la recherche d'un coloc.
Ma chambre est dans le "South Hall". Je vois qu'il y a 3 autres chambres qui cherchent un coloc au South. Une est au 1, dans mon couloir. Je connais tous les
gars de mon "floor" et il n'y en a pas un de potable. Rayé. Le second floor a un lit vacant. Je monte, toque à la porte une fois. Rien. Deux fois. Rien. Je m'apprête à partir quand la porte s'ouvre et un gars à moitié endormi, avec le bide qui sort du pyjama et un épis permettant de capter toute les chaînes cablées disponibles, vient m'ouvrir la porte en articulant un "What's it?". Dans la pénombre je parviens à distinguer un foutoir digne des plus grosses orgies romaines. Un truc innommable: des sous vêtements et des chaussures dans tous les sens, le tout agrémenté de cookies et de cahiers... "Euh, rien du tout mec, désolé pour le réveil". Encore au lit à 11h45 un lundi matin, ce n'est pas pour moi. Rayé. Une dernière chambre dans le South. C'est au troisième, room 309. Dernière chance avant d'aller prospecter dans les autres halls. Je monte, toque à la porte. "Come in". Je rentre, un gars assis à son bureau, devant son homework. Plutôt bon signe. Tout est propre et bien rangé. Le gars s'appelle Viral et vient du Zambie. Il s'inquiète un peu du coloc qui va arriver chez lui. On parle un peu, le courant semble bien passer. Aller, c'est parti, on sera coloc. Comme mon étage est particulièrement bruyant (oui, oui Mike, je te jure que c'est bruyant!!), c'est moi qui vais monter en 309.
Me voilà donc de retour au housing office avec le nom d'un coloc et une chambre. Et la secrétaire de me dire: "It was not that hard!". Ouais, disons que j'ai eu de la chance. Et puis on verra ce que ça donnera plus tard.
Bref, j'ai jusqu'à jeudi 16 octobre, c'est à dire demain, 17h, pour transférer tout
mon foutoir. Ce petit transfert devrait bien me prendre la matinée.
J'ai rendez-vous dans la soirée avec une équipe de volley pour faire un test. D'après ce que j'ai compris, c'est une team composée en majorité d'immigrés Russes et Polonais... Certains m'ont dit de me méfier, d'autant plus que le lieu du rendez-vous est à 1h du campus. Je mettrai un post vendredi pour raconter tout ça. Mais si vous ne trouver pas d'article, attendez tout de même dimanche pour donner l'alerte!

PS: en photo le plus gros camion que j'ai vu. Je suis allé parler avec le chauffeur et je suis même monté dans la motrice! La cabine est toute petite, mais derrière le siège chauffeur se trouve une vraie caravane: lit, table, chaises, lavabo, douche... Il faut dire que le "lorry driver" traverse les USA et le Canada avec son engin!



Regardez la taille des personnes par rapport au camion!!


lundi 13 octobre 2008

Le marathon à la belle saison


Je suis vraiment désolé pour ceux qui sont venus chercher leur article sur le marathon hier soir, mais j'ai reporté volontairement la rédaction de ce post à aujourd'hui. Je savais qu'en sortant à 20h30 de mon super cours d'hydraulique, je n'aurai pas trop la tête à grand chose, si ce n'est à me souvenir de mon week-end. La mise à jour de mon blog rentrait donc tout à fait dans ce cadre.
Je n'avais rien fait de la journée de samedi (en terme de travail scolaire, bien entendu) et je m'étais donc dit que j'allais mettre le paquet dimanche, partielle de mi semestre oblige. Le problème c'est que dimanche avait lieu le maratho
n... Et qu'il faisait un temps du tonnerre. J'ai bien essayé de me mettre devant mon bureau, mais sans beaucoup de conviction. Le soleil, le bruit des préparatifs de la course... J'étais aussi productif qu'un âne de bât sur un sentier bordé de chardons (ça sent le vécu hein?)! Je me suis donc dit: "allez, va faire un tour au marathon une heure, ça ira mieux après". Me voilà donc parti pour voir passer les coureurs. Il était 9h15. Arrivé sur place, je trouve quelques personnes que je connais. On tape la discute. Et puis les premiers marathoniens arrivent. D'autres suivent. Il fait toujours aussi beau et chaud. Les coureurs se succèdent, le temps passe sans que je m'en aperçoive. Bref, je suis resté à faire le spectateur sur le bord de la route jusqu'à 11h45, heure à laquelle mon estomac m'a dit "allez mon grand, il est temps d'aller faire le plein. Ça urge!!" Mes révisions sont donc restées au point mort, surtout que l'après-midi je suis allé faire un tour au gymnase. Heureusement les interros (j'en ai deux!) sont mercredi après-midi. J'ai encore un peu de marge.
En fait, je crois que si je suis resté si longtemps à encourager les marathoniens, c'est parce que je me disais que je pourrais peut-être voir quelqu'un que je connaisse. Je suis tout à fait d'accord que c'est un raisonnement de gamin: Chicago, 40000 coureurs... Quel est le pourcentage de chance pour qu'une connaissance soit là sans que vous le sachiez? Très très faible. Mais il y a des comportements que l'on ne peut pas expliquer. Nos désirs sont parfois si forts que, même si on les sait impossibles, on fait comme si ça allait arriver. J'ai bien vu quelque Français, mais personne que je connaisse. Et dire que si mô maman n'avait pas couru le marathon de Lyon l'an dernier elle aurait été de la partie à Chicago! Plus que la météo et l'animation de la course elle-même, c'est peut-être parce que je m'imaginais l'apercevoir dans le flot que je suis resté aussi longtemps. Qui sait?!
Enfin, cette matinée de spectateur m'a vraiment donné envie de courir un marathon. Autant de personnes toutes réunies et prêtes à donner le meilleur d'elle même, chacune à leur niveau, sans compétition ni signe de haine à l'égard de l'autre. C'est ça le sport! Mais pour finir un marathon il faut s'entraîner. Les athlètes de la première demi-heure sont beaux à voir courir. Et puis plus le temps avance plus on voit des scènes terribles. Des qui pleurent, des qui crient, des qui ont des crampes, des qui s'évanouissent, des qui disent qu'ils vont jamais y arriver mais qu'ils ne veulent pas abandonner, des qui finissent dans l'ambulance... Per
sonnellement je trouve que ça prend aux tripes de voir ça. C'est dur à supporter, même si on ne connaît pas la personne, ça fait de la peine.
La météo a sans doute était la cause de nombreuses tragédies: il faisait très chaud. Il paraît que l'an dernier le marathon a été arrêté 3h après le départ à cause de la chaleur. J'ai du mal à croire qu'il va faire froid cet hiver! Pour le moment, je savoure les températures estivales et les couleurs magnifiques. Il y a très peu d'arbres sur le campus et dans les rues de Chicago, mais tous ont revêtus leurs plus belles couleurs: jaune, rouge, mauve, vert... M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E. Comme on n'a pas cours vendredi et que les prévisions météo sont bonnes, je vais essayer d'aller promener dans une forêt à l'est de Chicago. Pourvu que toutes les feuilles ne tombent pas d'ici là, parce que ça va vraiment très vite.
Il y a une semaine il faisait froid. Maintenant il fait beau, chaud et les couleurs sont superbes. Sans doute ce que l'on appelle "l'été indien"!






samedi 11 octobre 2008

Hôpital et Country Festival

Apparemment la dame à l'arrière plan se demande ce que je fabrique...


Depuis que je suis arrivé aux States, je dois dire que je n'ai jamais été totalement tranquille. Il a toujours fallu que je règle des problèmes administratifs vis à vis de l'INSA, puis de IIT, puis pour les "meals plan", puis mon ordinateur a commencé à bugger... Les ennuis continuent étant donné que j'ai reçu vendredi à 17h26 un mail du "housing office" pour me dire qu'il fallait que je trouve un coloc et que je leur ramène un formulaire lundi avant 15h. Ils ne laissent pas une grosse marge de manoeuvre, surtout que j'ai d'autres choses à penser en ce moment. Avec 4 "homeworks" et 2 "mid-term exams" entre lundi et mercredi, je suis très occupé. Enfin, comme pour me compliquer la tâche, la météo est splendide. Il y a une semaine on se gelait et depu
is deux jours c'est l'été: grand soleil, 28°C à 14h... Impossible de rester enfermé devant un cours!
Antoine, un collègue de l'INSA en échange à Rome (http://sapienza-roma.blogspot.com/*), m'avait demandé une petite faveur: une photo du Cook County Hospital, le bâtiment médical où se déroule la série Urgences, avec George Clooney. Il est évident que la plupart des scènes de la série sont tournées en studio, mais fictivement, tout se déroule au Cook County Hospital. Beaucoup se demandent si ce bâtiment existe vraiment: hé bien la réponse est positive! La preuve, c'est que je m'y suis rendu cette après-midi, que j'ai trouvé l'entrée des urgences et que j'ai pris une photo. Je ne vous cacherai pas que ce ne fut pas très facile de dénicher "l'emergency entrance". Les panneaux sont assez contradictoires, comme vous pourrez le voir sur l'album ci-dessous. J'espère que les ambulanciers savent exactement où ils vont parce que sinon ils peuvent tourner 15mn autour du bâtiment avant de trouver l'entrée. Une fois que je me suis retrouvé devant les urgences, il m'a fallu trouver 10s (le temps de mon retardateur) de calme entre les allers et venues de toutes les ambulances pour me prendre en photo. Enfin, il est vrai que, s'il m'arrivait quelque chose, je n'étais pas loin des urgences. Enfin, comme je commençais à ressentir des douleurs de partout, j'ai rapidement pris mes photos et je me suis vite enfui. Je n'aime pas trop traîner dans les hôpitaux, ça me rend malade. Je n'aurais jamais pu faire médecine. Je suis sûr que rien que le fait d'ét
udier les maladies m'aurait amener à les contracter!
Sur le chemin du retour, j'ai retrouvé Skyppi pour aller ensemble au Country Festival. Je ne peux pas dire que je sois un adepte de la musique country, mais comme le festival avait lieu à Soldier Field, qui est le stade de foot (American Football, of course) de Chicago, ça m'intéressait de rentrer dans le stade. En fait, les concerts avaient lieu à l'extérieur et le stade était fermé. Et sheat. Il faudra vraiment que j'aille voir un match de foot! Si je n'ai pas pu voir le stade, j'ai vraiment apprécié le Country Festival. En arrivant sur le lieu des concerts, vous avez l'impression de débarquer au far west. Enormément de gars en blue jeans, bottes, chemise, avec le chapeau vissé sur le crâne et de la musique country à toc de partout. Des pistes de danse avec des gens qui dansent, alignés et en rythme. Wonderful! Autour des 3 scènes principales étaient disposées des petites échopes. L'une d'entre elles proposait un choix de chapeaux, santiags, chemises, foulards et fourreaux pour revolver assez impressionnant. Les cow boys sont apparemment très riches: 400$ la paire de bottes en cuir, 200$ si elles sont en dain. Pour un chapeau en oseille avec fioriture en cuir, comptez 90$, pour un couvre chef en feutrine, prévoyez 40$. Je n'ai pas regardé le prix de la ceinture et de l'étui pour pistolet. Mais ça ne devait pas être donné non plus. Personnellement, je dois dire qu'un chapeau me tentait bien. Mais l'aurais-je porté? Honnêtement, vous me voyez me promener dans les rues de Marseille ou aller en cours à l'INSA avec un truc pareil sur le crâne?
Deux petites remarques pour finir avec ce Country Festival. Premièrement, il n'y avait pas de noirs!!! Les fans de country ont la réputation d'être conservateurs. On nous montre toujours les porteurs de chapeau patrouillant sur la frontière mexico-américaine pour intercepter les émigrants clandestins. Mais il faut toujours resté prudent vis à vis de ce qu
e nous raconte les médias. Mais pour une fois, je crois que ce n'est pas des blagues. En vous promenant dans les rues de Chicago, vous croisez des gens de toutes origines: Europe, Afrique, Chine, Inde, Mexique... Mais au Country Festival, que des "blancs". Les seuls afros-américains étaient les gens de la sécurité. Deuxièmement, il y avait très peu de gros, comparé au nombre de poids-lourds que l'on peut croiser dans les rues. Il est vrai que lors des danses, les rangs sont assez serrés, mais il ne faut quand même pas exagérer!
Voilà, la météo prévue pour demain est encore estivale et le marathon de Chicago passe pas loin du campus... Vous aurez donc encore droit à un article... Je me demande quand est-ce que je vais réviser les mid terms moi!

*Je tiens à préciser que la lecture du blog d'Antoine peut provoquer des douleurs abdominales aigues. La lecture doit avoir lieu en dehors des repas afin d'éviter tout étouffement et est fortement déconseillée:
aux femmes enceintes de plus de 7 mois
aux personnes ayant la courante
aux personnes ayant une déchirure abdominale
Je soulignerais enfin que je décline toute responsabilité vis à vis d'une addiction quelconque à ce site suite à votre première lecture. Pour toutes plaintes, laissez un commentaire à Toinou!



Skyppi and Benoît welcome you in their ranch whenever you want!

De Cook County Hospital





mercredi 8 octobre 2008

Ca fait peur

Tout le monde sait que les armes à feu sont en quasi libre circulation aux Etats-Unis. Certains états demandent de posséder une licence pour pouvoir se promener avec un pistolet. C'est l'affaire de quelques centaines de dollars seulement.
Depuis que je suis arrivé, je n'ai vu qu'une seule personne se trimbaler avec son "gun" à la ceinture. C'était un gros qui montait dans son énorme 4x4 avec un grand verre de soda à la main. Le clicher quoi. J'ai peut-être croisé d'autre cow-boys, mais comme il avait leur 6 coups dans la poche, je ne l'ai pas remarqué.

Quelque chose de plus inquiétant est que certains étudiants semblent être des adeptes des armes à feu. Sur cette grande toile qu'est facebook, vous pouvez accéder aux photos personnelles de quelques élèves de IIT. Vous les découvrez alors en train d'armer ou alors posant fièrement avec leur carabine. Personnellement, je dois dire que découvrir ces images change ma façon de voir ces étudiants. Possèdent-ils une arme dans leur chambre? Serait-il capable de l'utiliser? Sont-ils bien conscients des conséquences qui peuvent découler de ce que l'on appelle "tirer"?... Enfin, ces pensées ne m'obnubilent pas l'esprit. Je dois dire que je n'y pense pas. Mais tout de même, lorsque je croise les élèves photographiés avec un colt, là j'y pense!

Durant la prohibition, Chicago était une ville de gangsters. Mieux valait ne pas trop traîner dans les rues le soirs. Aujourd'hui tout est redevenu calme et le centre ville est complètement safe. Le centre ville, oui, mais pas forcément les alentours. Le campus de IIT se trouve au sud du down town, à la limite d'un quartier noir déshérité où on nous a fortement recommandé de ne pas aller traîner. On nous a aussi conseillé de ne pas trop traîner dans les quartiers entre le campus et le lac Michigan. Personnellement, je les ai traversé lors de mes petites sorties footing du début d'année et il ne m'est rien arrivé. C'est vrai que c'est un quartier noir, mais je ne me suis jamais senti en insécurité. Rien à voir avec les quartiers nords de Marseille!

Mais le mail que l'on a reçu aujourd'hui me contredit totalement. Je vous laisse prendre connaissance de ce mail par vous-même...




PS: je tiens tout de même à rassurer toutes les mamans qui lisent ce blog: nous sommes tous autant que nous sommes très prudents: on ne sort jamais sans notre humour français!

mardi 7 octobre 2008

Specimen rare et spectateur incongru


Le dernier post date de dimanche soir et vous aurez remarqué que j'étais vraiment en colère. Non mais c'est vrai pourquoi est-ce qu'il faut que toutes les emme... arrivent en même temps?! Certains ont trouvé que j'étais un peu vieux jeu à me plaindre du bruit de mes voisins, mais je tiens à dire que cette chambre est particulièrement bruyante et que je ne suis pas le seul à m'être plaint: nous sommes 5!! C'est mon RA (le responsable de notre couloir) qui me l'a dit lorsque je l'ai croisé. Ça me rassure: je ne suis pas un extra-terrestre.
Comme vous l'avez com
pris, mon ordinateur m'a lâché dimanche aussi. Journée noire. J'ai fait plusieurs tests hier sans qu'aucun ne soit concluant. Je suis allé sur le site de ASUS USA et j'ai trouvé une adresse mail "notebooks problems". Parfait. J'ai donc fait un gentil petit mail, avec toutes les informations nécessaires sur ma machine et une explication précise du problème. Je n'ai pas été déçu de la réponse: "Please contact our Tech Support Hotline at 888-678-368". Je tiens à signaler que le numéro de téléphone se trouve sous l'adresse mail. Inutile de mettre un lien mail si c'est pour donner de telles réponses!! Les services consommateurs sont de partout pareil! J'ai donc refait un petit test aujourd'hui avant d'appeler la hotline, et l'ordinateur s'est allumé. Ne demandez pas pourquoi ni comment, je n'en ai pas la moindre idée. En fait j'ai l'impression que mon PC fait ce que bon lui semble. Aujourd'hui oui, demain oui, après-demain non, le week-end non... Il va aussi peut-être me demander des vacances tant qu'il y est! Enfin pour le moment il marche et vous avez donc droit à un article avec des accents, des cédilles et tout et tout. C'est quand même mieux! (Et puis c'est plus rapide à taper pour moi;-)
Étant donné que dimanche je n'ai pas écrit ce sur quoi je voulais écrire, je vais le faire maintenant. Dimanche après-midi je suis allé avec Nicolas (Skyppi pour les intimes) faire un tour du côté de Lincoln Park et du zoo histoire de dire bonjour à l'ours blanc, de faire peur aux poissons et de tirer la langue aux singes. Comme il faisait beau et vif, il y avait plein de petits qui couraient de partout et s'extasiaient devant les animaux. C'est vraiment "terrible" comme dirait le Petit Nicolas (pas Skyppi, celui de Goscinny et Sempé). J'aurais bien fait comme eux, mais avec mon 1m90, ça aurait fait un peu bizarre. Je me suis donc abstenu et je me suis consacré à la réflexion suivante: que perçoivent les animaux?
C'est vrai, tous les jours de l'année, le lion voit passer derrière les barreaux de sa cage des petits gamins qui couinent. Il prend des flashes en pleine face toute la journée. Les léopards, qui naturellement couriraient après des gazelles dans la savane sont enfermés dans 90m² à ronger un os. Le fourmilier, qui pourrait se bâtir un belle et chaude tanière habite dans un fût en plastique depuis lequel il voit des gens dire "what it smells!" ou "wahou so disgusting"...

En fait, je me suis posé cette question à cause d'un écureuil. Il y a quelques matins de ça, j'étais tranquillement en train de déjeuner, quand j'ai vu un petit écureuil s'approcher de la vitre une noix dans les pattes avant. Il s'est arrêté devant la glace, m'a regardé quelques secondes l'air de dire "tiens, mais pourquoi il est en cage celui-là? Ça doit être un spécimen rare..." (sur ce coup là je crois qu'il avait raison, des stroumpfs de mon genre on n'en croise pas tous les jours). Je dois dire que durant les 2 ou 3 secondes que ce face à face a duré, je me suis senti comme un animal dans un vivarium. Les rôles étaient inversés. C'était vraiment drôle.
Ce petit écureuil fait partie des milliers qui vivent à Chicago. Impossible de traverser le campus sans en voir cinq ou six. Ils courent de partout, grimpent aux arbres, fouillent dans les poubelles et finissent les plateaux laissés sur les tables extérieures des Commons. C'est l'invasion! Les humains ne leur veulent pas de mal. Mais il faut qu'ils se méfient lorsqu'ils traînent du côté du zoo parce que s'ils rentrent dans la cage du lion, je pense que celui-ci se fera un plaisir de les croquer!

Lui il devrait faire attention parce que sinon il va finir en crotte de puma!

dimanche 5 octobre 2008

Attention Benoit enrage


Le week end est habituellement un des meilleurs moments de la semaine. Je ne dis pas Le meilleur moment de la semaine, parce que pour moi le meilleur moment est le vendredi en fin d'apres midi, lorsque l'on sait que le lendemain est samedi et que le surlendemain est dimanche. Mais je ne vais quand meme pas vous raconter d'histoire: le weenk end c'est super. Sauf que, comme a chaque fois, il y a des exceptions (qui confirme la regle parait il) et ce week end a ete une exception.
Tout a commence dans la nuit de vendredi a samedi, lorsque les gars de la chambre d'a cote ont fait la bamboula jusqu'a 3h du matin. Je me suis leve pour leur demander de bien vouloir la mettre en veilleuse mais cela n'a pas eu grand effet. En fait, ils etaient 9 personnes dans les 10m2 de la chambre a boire de l'alcool. Je vous passerai les details sur la temperature et l'odeur a l'interieur de la taniere, mais disons que, pour ceux qui connaissent, ca vaut bien le fourmilier au zoo de Chicago! En fait, comme la consommation d'alcool est interdite pour les moins de 21ans aux USA et que l'on ne rigole pas avec la loi ici, ils se cachent pour boire et restent donc dans leur chambre. Le probleme pour eux c'est que je suis plutot du genre couche tot/leve tot et que j'aime le silence. Or, vu que le but supreme de IIT est de gagner des sous, ils ont economise au maximum sur la camelote lorsqu'ils ont construit les dorms. Les cloisons entre les chambres sont de simple brique sans aucune isolation phonique ni thermique (je suis en genie civil oui ou non?). Bref, on entend tout d'une chambre a l'autre, depuis un ronflement jusqu'a une discussion en passant par un pet ou un reveil qui sonne. Meme si je n'ai toujours pas de coloc (petit coup d'oeil special a la maman de Sanh), c'est comme si! Je profite pleinement de l'activite nocturne de la 111, ce qui m'enerve et me fatigue (dans tous les sens du terme).
Mes problemes de voisinage ne se sont pas arretes la etant donne que le meme cirque a eu lieu dans la nuit de samedi a dimanche. Je dois reconnaitre que ce n'etait pas les memes voix et pas les memes rires. Mais je ne fais pas beaucoup de difference entre la bamboula et la java. La consequence majeure est la meme: je ne peux pas dormir!
Mais ces aventures n'etaient pourtant qu'un aperitif de ce qui m'attendait ce dimanche. Alors que j'etais tranquillement en train de planifier mes vacances en consultant les horaires et tarifs aeriens (sage et plaisante occupation n'est-ce pas?), je me suis rendu compte que mon ordinteur etait sur batterie. Il etait pourtant relie a l'alimentation secteur. Je verifie donc que la prise est bien enclenchee. Affirmatif. Que le courant est en route. Affirmatif. Que la prise fonctionne. Affirmatif. Que je ne reve pas. Affirmatif... Je dois donc me rendre a l'evidence que mon ordinateur ne detecte plus la presence de l'alimentation secteur. Il fonctionne donc sur la batterie... et je n'ai aucun moyen de recharger celle-ci. Comme il me reste seulement 30mn avant l'extinction finale, je mets les fichiers les plus importants sur mes cles USB et je ferme mon PC.
Ce LapTop comme ils disent ici est un ASUS achete a la FNAC en septembre 2007 et je dois dire, tres sincerement, qu'il ne m'a cause que des ennuis. Ces ennuis ont par ailleurs ete amplifie par l'incompetence du service apres vente de la FNAC chez qui mon ASUS a passe pres de 8 semaines cet ete. "FNAC, certifie non conforme", je confirme et j'ajouterais meme specialement pour le service apres vente "appelez nous si vous avez besoin de rien". Je me retrouve donc sans ordinateur. Disons que ca va devenir plus complique pour le blog. Il faut maintenant que je descende dans les salles informatique se trouvant dans les fondations des dorms. Le clavier est un QWERTY, le top de la merd... pour un francais (desole pour les accents et les fautes de frappe) et pour augmenter la difficulte il fait a peu pres 35C ici. On va encore me prendre pour un fou mais la prochaine fois j'amene mon thermometre pour prendre une photo du petit tube de mercure!
Non mais honnetement, ca ne serait pas mieux si mon ordinateur reprenait vie et que mes voisins court circuites?
Voila, tout cela pour vous dire que je suis ce soir sur la braise, tendu comme une arbalette et qu'il vaut mieux me laisser tranquille. J'ai d'ailleurs prevu une petite affiche que j'ai mis sur ma porte. en France c'est "Attention chien mechant", aux US c'est "Be aware of the dog" et chambre 113 du South Hall c'est "Be aware of me"!
En esperant que la semaine qui arrive soit meilleure.

PS: sur la porte de chaque chambre se trouvent les noms des deux occupants. Le nom de mon ancien roomate n' a pas ete enleve. Comme vous pouvez le remarquer j'ai un peu customiser ma pancarte. Je pensais que ca allait amuser les gens et engager les contacts... Mais rien du tout:-(


vendredi 3 octobre 2008

JH, 22ans, ch. eau désespérément


Les diététiciens, les nutritionnistes et ma sœur Noémie, qui est très à cheval sur la bouffe et la façon de s'alimenter, vous le diront: il ne faudrait pas boire pendant les repas. Le top serait même de prendre son dernier verre 15 minutes avant le début du gueuleton et d'attendre 15mn après la fin du dessert avant d'ingurgiter une quelconque quantité de liquide. Pourquoi de telles mesures? Tout d'abord parce que l'eau fait gonfler les aliments et donc votre estomac, ce qui donne des sensations pas terribles. Mais la véritable raison est que l'eau dilue les sucs gastriques, les rendant de ce fait moins puissants. La quantité de sucs nécessaires au bon fonctionnement de notre estomac est donc plus importante et la durée de la digestion s'en trouve allongée.
Nous conviendrons cependant qu'un bon camember (ah un bon camember, le rêve) ne peut pas se déguster sans un bon vin. De la même façon, un bon gâteau à la crème (je sens les papilles gustatives de ma mère qui s'agitent) se doit d'être accompagner d'un verre de champagne. Enfin, lorsque vous êtes invité à manger chez votre meilleur ami et que celui-ci vous propose un plat un peu "estoufagasse", un petit verre d'eau est le bienvenu pour faire passer tout ça. En fait, il ne faut pas boire beaucoup pendant un repas. Un verre ou deux, soit, mais sûrement pas un litre ou deux! J'espère que cela vous rassure, vous n'aurez pas à adhérer au club des "Chameaux de la Table Ronde" lors de votre prochain repas.
En ce qui me concerne, je ne bois pas du tout pendant les repas et je crois que j'attends en général bien 30 mn après avoir fini de manger pour boire. J'ai pris cette habitude, non pas pour suivre les bons conseils d'une bande de diplômés de la santé publique mais à cause d'une maladie dont je suis victime. Je suis certain que beaucoup d'entre vous souffrent de la même "disease" que moi, simplement, les effets ne sont peut-être pas les mêmes. Je suis atteint de "flemingite aigüe". Pour être bref, je suis feignant et j'essaie d'en faire le moins possible. Comme je suis assidu, je ne sèche pas les cours. Étant donné que je suis dévoué pour mon équipe, je ne fais pas péter les entraînements et je me bas sur tous les ballons. Maniaque, je range ma chambre régulièrement. Mais je ne prends pas la peine de me lever pour aller chercher de l'eau lorsque je suis au Beurk. Moralité, je ne bois pas pendant les repas. J'ai tellem
ent pris l'habitude que je ne bois plus du tout lorsque je suis à table, même chez moi. J'arrive même à enchaîner polenta et cake à la châtaigne du Beurk de l'INSA sans la moindre goutte d'eau. C'est vous dire la performance. En dehors des repas je ne bois que de l'eau. Je n'avais donc, jusqu'à hier soir, pas eu à aller traîner autour des machines à boissons des Commons.
Mais hier, en revenant de ma petite séance de volley, j'avais rudement soif et je voulais m'enfiler un grand verre d'eau avant de me jeter sur mon plat de pâtes. Me voilà donc parti vers les machines à soda. Il y en a de partout et elles sont faciles à trouver parce qu'il y a toujours plein de monde autour. Je me suis donc retrouvé devant près de 10 petits "zizis" métalliques qui délivrent des liquides tous plus bizarres les uns que les autres. Des avec des bulles, des sans bulles, des clairs, des foncés, des marrons, des verts, des roses, des jaunes... Il paraît que ça se boit. Certains disent même que c'est bon. C'est promis, je testerai un peu de chaque pour vous donner mon avis là-dessus. Mais pour le moment j'étais à la recherche d'eau. Il y a cinq ou six machines, mais une seule avec de l'eau. J'arrive finalement devant l'étiquette "water". Je mets mon verre dessous, et qu'est-ce qui ne tombe pas dans mon gobelet?! Un liquide vert fluo!!
Je trempe mes lèvres dedans. Du sucre condensé. Infecte. Je teste alors la pissette d'à côté, celle indiquant "soda water" et je me retrouve avec du Sprite! Je suis sur le point de conclure qu'il n'y a pas de "vraie eau" dans ce Beurk américain quand je remarque un tout petit bouton marqué "water" sous la grande étiquette Powerade. J'appuie dessus, et là, moment magique que tous les assoiffés ont connu: l'eau se met à couler! Je peux donc enfin assouvir ma soif. Mais tout de même, quelle galère pour avoir un pauvre verre d'eau! Trouver un puits au milieu du Sahara serait plus facile!


Faites votre choix et n'hésitez pas à remplir votre mug (j'invente rien , c'est écrit sur l'affiche)



Red Bull Cola: dégueu, mais pas cher
Red Bull Energy Drink: infecte, mais abordable
Red Bull Sugarfree (mon oeil oui): inbuvable, mais accessible
Water: bon et sain, mais hors de prix (ce sont des bouteilles de 500ml)
(photo prise par notre Skyppi national (il faut rendre à César ce qui appartient à César) lors d'un show en plein air)