Un an d'échange à l'Illinois Institute of Technology of Chicago, ou lorsque le petit marseillais se rend au pays de l'oncle Sam et de Burger King... Au fan de pied il est pas fada ce minot?! Peuchère, à aller tchatcher avec les Ricains pendant un an, il va nous revenir complètement chèvre. Enfin, lui au moins il se cague pas!

dimanche 16 novembre 2008

Don d'organes


Avant de parler de choses sérieuses, il faut absolument que je vous annonce LA grande nouvelle du week-end: il a commencé à neiger. Evidemment ça ne tient pas encore au sol, mais l'invasion de gros flocons a commencé en fin d'après-midi et je dois vous avouer que ça me rend tout joyeux. La neige m'amuse autant que ce que la pluie m'exaspère. Les gouttes de pluie tombent vite, les flocons de neige planent. La pluie fait beaucoup de bruit alors que la neige tombe sans bruit. La pluie rend tout dégueulasse alors que la neige dépose son blanc manteau sur toutes les cochonneries, rendant le paysage superbe... Et puis on peut se rouler dans la neige fraîchement tombée. J'adore ça. OK, lorsque ça fond c'est pas terrible, mais je vous reparlerai de ça dans 5 mois. Il paraît que l'an dernier la première chute de neige qui a tenu au sol était le 1er décembre. Il nous reste donc encore deux semaines à patienter. Mais tout de même, il neige!!
Voilà, je peux maintenant vous raconter la soirée de hier. Je ne suis pas trop soirée, et encore moins boîte de nuit. Pour moi les seuls trucs qui peuvent être esquicher au point d'atteindre une densité de 500 au mètre carré sont les anchois et personnellement je n'ai rien d'un anchois! Les boîtes c'est donc bon pour les anchois, et les anchois c'est bon pour moi. En plus je n'aime pas me coucher trop tard (ou trop tôt, c'est selon comment vous voyez les choses). Je choisis donc mes sorties nocturnes. Hier Skyppi a proposé un Blues Bar dans le nord de Chicago. Comme d'habitude j'ai beaucoup hésité, tergiversé, titillé et puis la curiosité a pris le dessus et j'ai décidé de me joindre au groupe. Départ donc du campus à 20h45 avec Skyppi et Mathieu. Ca pelait dur hi
er soir et vu l'heure il n'y avait pas beaucoup de trains pour le centre ville. Heureusement en arrivant à la station on entend l'annonce d'un train pour le downtown. Reasy? Set. Go! On commence à courir comme des fous et on arrive sur le quai au moment où les portes se ferment. Les trains de Chicago ne sont pas modernes et le chauffeur passe sa tête par la fenêtre au moment de fermer les portes. Il nous a donc sûrement vu arriver comme des dératés. Mais il ne nous a pas attendu. Enfoiré! Enfin, ça a permis aux passagers de bien se fendre la poire. Le bon point c'est qu'après ce petit sprint on n'avait presque plus froid. J'insiste sur le "presque". Bref, on a attendu le train suivant et après une grosse demi-heure on est arrivé devant le Blues Bar. Il doit vraiment pas faire chaud l'hiver parce qu'il y a un sas à l'entrée du bar et la porte n'est pas très large. Ca doit pas être facile pour tout le monde de rentrer! Comme je suis celui qui a le plus froid, je passe en premier. Première porte, deuxième porte et "douane". Ce que j'appelle la douane c'est un mec qui est assis juste derrière la seconde porte et qui vous rançonne à votre entrée. Normalement il est aussi censé vérifier que les gens ont plus de 21ans. Mais hier seuls les dollars l'intéressaient.
Lorsque vous arrivez à Chicago en provenance de France vous savez que vous allez passer à la douane. L'emplacement est indiquée, la procédure officielle. L'espace est organisé de façon à ce que le douanier soit en vue et puisse bien vous observer et vous entendre. La douane est la porte d'entrée du pays. Avant la douane c'est le nomans land. Après la douane c'est bon. Au Blues Bar c'est l'opposé. Le douanier n'est pas devant la porte mais caché derrière la porte, de façon à ce que vous ne le voyez pas tout de suite. Vous êtes dans le sas, qui est le nomans land, vous ouvrez la seconde porte et alors que vous croyiez être arrivé un gars vous crie un truc incompréhensible dans les oreilles. Vous tardez un peu à discerner le bonhomme dans le noir (ouais parce qu'il fait assez sombre dans le binz) et puis vous comprenez que c'est à vous qu'il s'adresse et vous remarquez qu'il a une énorme liasse de billets à la main. Le
cerveau se met donc à tourner (pas facile après la demi- heure passée dans le froid). Lorsque les neurones sont à demi décongelés, vous comprenez que: le gars à l'entrée fait partie du staff du bar (même s'il n'en n'a pas l'air), qu'il n'essaie pas de se cacher mais tout juste de trouver un place pour faire son boulot, qu'il crie parce qu'il y a un boucan du tonnerre, que chaque billet de la liasse a appartenu à une personne présente dans le bar... Et que le bruit inaudible qu'il vous a adressé est le chiffre indiqué sur le papier vert. Comme j'avais rien pigé à ce qu'il m'avait demandé, j'ai fouillé dans mon tas de billets et je lui ai donné le plus gros que j'avais, celui de 20 dollars en pensant que ça ne pourrait pas être aussi cher et qu'il allait donc me rendre de la monnaie pour augmenter mon tas. Ne croyez pas que je me la pète en disant que j'ai un "tas de billets" sur moi: c'est vrai! C'est qu'en fait les Américains ont des billets de 1 dollar et ils vous en refilent sans arrêt. Vous vous retrouvez donc rapidement avec une quinzaine de billets dans votre porte-feuille. Perso, vu que j'ai la référence euro, j'ai l'impression d'être super riche, mais en fait ça fait pas lourd. Je m'attendais à ce que le douanier du Blues Bar me donne quelques 1 dollar pour complèter ma collection, mais il m'a juste donné un 10. J'en ai déduis que le prix de l'entrée était de 10 dollars et je me suis engouffré dans la pénombre (houhou ça fait peur hein?)
Avec le copains on est, dans un premier temps, restés debout, dans le fond de la pièce. P
erso j'aimais bien cet endroit. Certes on était loin de la scène où se produisait le Blues Band, mais on ne gênait personne et on voyait tout sans être vu, tout cela sans rien perdre côté musique étant donné que c'était assez fort.
Malheureusement Skippy a voulu se rapprocher de la scène. Mathieu lui a donc emboîté le pas et je me suis décidé à les suivre pour ne pas rester tout seul au piquet. La densité de population au mètre carré n'était pas de 500 comme les anchois mais c'était tout de même pas mal et c'était vraiment pas facile de se faufiler entre les gens, surtout à cause de mon énorme veste. Après quelques mètres Skyppi s'est trouvé un poteau pour s'appuyer. Fin de la progression. Tant bien que mal Mathieu s'est glissé sur le côté de l'allée et je suis resté comme un grand cornichon au milieu de la foule, et surtout juste devant les gens à qui je venais de dire "sorry, scuse me, sorry, sorry, pardon". Je me suis retourné pour voir et j'ai eu droit à un regard pas très content d'une fille. Elle avait peut-être une bonne vue sur la scène avant que je débarque, mais maintenant elle avait un gros plan sur mon dos. Ah ben bravo, c'est du joli! Mais j'ai trouvé une idée géniale pour la prochaine fois: je vais me faire faire un sweat shirt avec un truc du style "I am sorry to disturb you, but do not have I a nice back?". Et puis je vais aussi me faire faire un T-Shirt avec une batterie de blagues dans le dos. Comme ça j'arrive, je me mets devant les gens, j'enlève mon manteau et ils peuvent voir que je m'excuse. Ensuite je tombe le sweat et ils ont des blagues pour patienter. C'est une bonne idée non? Il faut juste que je trouve une solution pour ne pas avoir à porter tout ce que j'aurais enlevé. Je suis ouvert à toutes propositions.
Hier je n'avais pas mon super sweat shirt et j'étais donc bien content lorsque des sièges se sont libérés et qu'on ait pu y accéder. Pour une fois que je n'ai pas perdu au jeu des chaises musicales. D'accord mon tabouret ét
ait dans le passage et il m'a fallu me lever 1324 fois dans la soirée, mais c'était un moindre mal.
La musique n'était pas trop mauvaise: c'était un espèce de blues jazzy joué par un groupe composé de 3 noirs, 3 blancs et 1 métisse. Ce qui est certain c'est que tout le monde entendait. La salle était toute petite, mais il y avait quand même deux enceintes monstrueuses. En plus, comme si tout cela ne suffisait pas, les deux ou trois qui chantaient gueulaient comme des putois dans leurs micros. Impossible d'entendre ce que vous disait votre voisin. Je me demande encore comment les serveuses prenaient les commandes. Si ça se trouve elles faisaient juste un grand sourire et vous vous retrouviez avec une boisson complètement différente de ce que vous aviez demandé. Pour Mathieu et Skyppi ça c'est plutôt bien passé puisqu'ils ont eu ce qu'ils avaient commandé. C
omme je ne bois pas d'alcool (si si je vous jure que c'est vrai) je me suis contenté des rondelles de citron présentes sur les verres et elles n'étaient pas mauvaises du tout. On est rentré à 1h30 du matin et bizarrement je n'ai pas trop été démonté aujourd'hui... Si ce n'est au niveau des oreillles.
Le son était vraiment trop fort. Impossible de se parler, obligé de se boucher les oreilles lors des solos de saxo... C'était pas évident. En sortant de ce Blues Bar j'avais du mal à marcher tellement je n'entendais plus rien, comme si j'avais perdu mes tympans. Aujourd'hui j'ai essayé d'écouter un peu de musique (pour palier aux reniflements incessants de Viral) mais impossible. Je crois que j'ai fait une overdose de son et que j'ai perdu mes tympans. Jeudi il y avait à IIT un stand pour le don d'organes. J'ai déjà réfléchi sur ce sujet suite aux trajets en bus fait avec le volley et les entraîneurs qui se prenaient pour Michel Vaillant et j'en suis arrivé à la conclusion que si je devaiS
(S du subjonctif n'est-ce pas!!) mourir bientôt (ça fait toujours plaisir d'écrire ça) je donneraiS mes organes. Mais je crois qu'il va falloir que je précise que mes tympans sont hors d'usage. Je n'ose même pas imaginer ceux des artistes! Il n'y a d'ailleurs qu'à regarder la tête qu'ils font en jouant! Au début je croyais que c'était parce qu'ils étaient à fond dans leur musique, mais en fait c'est tout simplement parce qu'ils ont mal aux oreilles! Des tympans de musiciens ça doit être comme des poumons de fumeurs!

Enfin, je vais me faire un petit post-it pour la prochaine fois que je dois aller écouter de la musique:
Prendre un sweat shirt "Excuse me"
Prendre un T -Shirt "Jokes"
Prendre des boules quies (ça paraît un peu incroyable de se dire qu'il faut des bouchons d'oreilles pour écouter de la musique!!)



Regardez la tête du guitariste et du saxophoniste (le chauve qui dépasse devant le chanteur): ils ont mal qu'ils n'en peuvent plus!


1 commentaire:

Le Petit Marseillais a dit…

hihihi y'a un lilliputien sur la photo!!